
Voyager sans billet d’avion retour – le guide
Un aller simple vers le soleil, vers tes rêves de voyageur les plus fous, c’est tentant n’est-ce pas? Malheureusement, de nombreux pays exigent que tu sois en possession d’un billet de sortie lors de l’arrivée sur leur territoire. Et manquer de présenter celui-ci pourrait te valoir un refus d’entrée, mettant ainsi brusquement un terme à tes rêves d’aventures. Mais pas de panique, il existe quelques astuces pour contourner les règles!
Avec ou sans billet retour?
Avant de savoir comment jouer au funambule avec les lois dictées par les services d’immigrations, il faut déjà déterminer si un aller simple est réellement la meilleure option. Un dilemme assez courant lorsqu’on prépare un tour du monde ou un long voyage.
L’argument économique est souvent celui qui fait pencher la balance d’un côté ou de l’autre. En effet, pour certaines liaisons, un billet aller simple peut être plus cher qu’un aller-retour. Du coup, même si tu sais pertinemment que tu ne vas pas utiliser le billet de retour, acheter un billet d’avion aller-retour pourrait tout de même s’avérer être ta meilleure option. Heureusement, avec le boom du low-cost en Europe et en Asie, ce non-sens économique disparait petit à petit dans ces régions du monde.
Pour le tour du monde, de plus en plus de compagnies, d’alliances, proposent des solutions adaptées aux tourdumondistes. Je ne suis pas un spécialiste, mais une simple recherche Google te fournira deux semaines de lecture, que j’ose imaginer de qualité.
C’est pour les voyages longs, ceux qui durent plus de 12 mois – tour du monde ou «simple» circuit sur un continent – que l’algorithme se corse. En effet, la validité maximale d’un billet d’avion retour ne peut dépasser les 12 mois à compter de la date du voyage aller. Même si les conditions indiquent que la date de ton retour peut être changée à tout moment sans aucun frais, celle-ci ne pourra pas franchir cette fameuse limite de 12 mois (1, 3 ou 6 mois sur certains billets peu chers).
Tu voulais acheter un aller-retour Paris-Rio de Janeiro, réaliser ton rêve, faire le tour de l’Amérique latine, sur deux ans, avant de rentrer tranquillement dans ta France natale? Pas possible. Du coup, l’aller simple, pour autant qu’il coûte moins cher, s’impose. Sinon, deux aller-retour.
Jouer au funambule sur des lois vaseuses
Avant de cliquer tête baissée sur le bouton «acheter», il est impératif que tu prennes le temps de t’informer des lois en vigueur dans les pays que tu comptes visiter pour ce qui a trait à l’entrée des touristes sur leur territoire en relation avec ta nationalité. Un simple email aux ambassades/consulats et aux compagnies aériennes concernées devrait suffire pour savoir sur quel pied tu vas devoir faire le funambule. Je préfère l’email au téléphone; ça permet de garder une trace écrite.
Deux questions, relativement simples et directes, sont à inclure dans tes échanges :
- Dois-je fournir une preuve de sortie?
- Est-ce qu’un billet émis par un transporteur terrestre suffit pour prouver la sortie du territoire?
Malheureusement, en pratique, les choses sont plus compliquées que ça. En effet, le manque d’information est tel que je suis convaincu que les différents employés, qui sont finalement ceux qui décideront de ton sort, analysent de manière différente la régularité ou non d’un voyageur… Un gros effort d’homogénéisation des pratiques doit être fait.

© Sagie
Du coup, les voyageurs semblent tributaires des personnes qui l’accueilleront au comptoir de dépôt des bagages, à la porte d’embarquement et à la douane d’entrée. C’est la roulette russe.
Il faut aussi savoir que la compagnie aérienne, celle qui a été d’accord de te vendre ton aller simple, peut, au moment de l’enregistrement, déjà, te coller un gros «stop» dans ta face. La raison est simple : si le gentil monsieur ou la gentille madame du service d’immigration du pays que tu es sur le point de visiter te refuse l’entrée à cause de l’absence d’un billet retour, la compagnie sera chargée de te ramener dans ton pays, à ses frais, et devra payer une lourde amende.
Néanmoins, après avoir passé pas mal de temps sur les forums à éplucher les expériences d’autres voyageurs, j’ai l’impression que la majorité des compagnies aériennes s’en moquent. Je dirais que seul un tiers (calcul extrêmement approximatif!) des expériences que j’ai pu lire ont résulté en un contrôle d’un des employés travaillant pour une compagnie aérienne.
Mais bon, il est tout de même nécessaire d’assurer ses arrières pour les quelques résistants et les services d’immigrations… Les astuces arrivent. Personnellement, ces derniers ne m’ont jamais rien demandé. Je dois avoir une bonne tête?! 😀
Etude de cas: aller simple Madrid-Lima
En septembre je débute un long voyage en Amérique latine. Celui-ci devrait durer un peu plus de 12 mois avec une arrivée et un retour sur le continent à/depuis Lima. Après quelques recherches, j’en ai conclu que d’un point de vue pratique comme financier, l’aller simple serait nettement plus intéressant.
Voici la perle que j’ai dégoté avec LAN Airlines en mettant en pratique toutes mes astuces pour trouver des billets d’avion aux meilleurs prix :
377 EUR pour traverser l’Atlantique et les Andes! Pour la liaison Genève-Madrid, un vol easyJet à 80 CHF/76 EUR fera l’affaire. L’aller-retour depuis Genève (tous les vols sur la même réservation) m’aurait coûté trois fois plus cher.
Néanmoins, après de plus amples recherches et deux emails à l’ambassade du Pérou en Suisse et à LAN Airlines, je suis arrivé à la conclusion qu’une preuve de sortie du territoire (billet d’avion ou transporteur terrestre) pourrait être demandée. J’insiste sur le «pourrait» qui illustre parfaitement toute la confusion qui gravite autour du voyage aérien sans billet retour.
Mon premier contact s’est fait auprès de LAN qui, via son service client sur Facebook, après m’avoir attesté qu’il n’y aurait pas de soucis, m’a même invité à déjà faire le check-in online. Tout me semblait trop facile pour que ça le soit réellement. Je me suis même demandé s’ils avaient bien saisi ma question, ou s’ils voulaient vraiment m’aider.
Avec l’ambassade du Pérou en Suisse, son de cloche différent : une preuve de sortie, aérienne ou terrestre, est nécessaire.

Extrait du «TimaticWeb», base de donnée administrée par IATA et utilisée par toutes les compagnies aériennes. Elle contient des informations relatives aux documents que les passagers doivent posséder pour pouvoir voyager. Ici, un extrait pour les citoyens suisses se rendant au Pérou avec la mention «Les visiteurs ne possédant pas de billets de retour/de sortie pourraient se voir refuser l’entrée»
Néanmoins, sur les forums, encore et toujours, j’ai pu trouver de nombreux exemples de voyageurs qui ont pu entrer au Pérou avec un aller simple sans qu’on leur demande de montrer la moindre preuve de sortie du territoire. Et lors de mon premier voyage là-bas en décembre, je ne rappelle pas qu’on m’ait demandé une seule fois le moindre détail quant à mon retour.
Il faut dire que le Pérou est particulièrement «sympathique» avec certaines nationalités puisqu’ils leurs offrent la possibilité de rester jusqu’à 183 jours sur le territoire sans visa. Et si tu as la mauvaise idée de rester plus longtemps sans demander de visa, une modique amende de 1 dollar/jour sera facturée à la sortie du territoire. Dérisoire.
Théoriquement, le même problème devrait se poser pour les voyages terrestres. Imagine. Tu passes la frontière entre le Pérou et la Bolivie en bus. Le douanier bolivien devrait, si on respecte la logique, te demander une preuve de sortie du territoire bolivien. Chose que tu n’auras probablement pas si tu prévois de continuer ton voyage, un moins plus tard, en bus, via l’Argentine. En pratique, ça n’arrive jamais, on ne te demande aucun justificatif lors d’entrées terrestres. Du moins, je ne l’ai jamais vu, lu ou entendu.
Alors pourquoi ces pratiques plus rigides lorsque l’arrivée sur le territoire se fait par voie aérienne? Mystère.
Comment contourner les règles
Dans le cas présenté, j’aurai la chance d’avoir un billet d’avion pour La Havane au mois de décembre, prouvant ainsi mon intention de quitter le territoire péruvien. Il sera par contre «intéressant» de voir ce que va donner le retour à Lima trois semaines plus tard vu que la suite de mon voyage est censé m’emmener en Bolivie, en bus 😀
Heureusement, il existe trois astuces concrètes pour contourner les règles et ainsi s’assurer l’entrée dans un pays sans devoir payer pour un billet aller-retour. Et ce même si un visa doit préalablement être demandé et ensuite enregistré lors de l’entrée sur le territoire! Les deux premières sont 100% légale, la troisième, beaucoup moins.
Acheter un billet retour en Business class
Et là tu te dis que je suis fou! Ça coûte cher un billet d’avion en Business class. C’est vrai, tu as raison. Mais ce que peu de gens savent c’est que celui-ci est 100% remboursable. Alors oui, il faudra avoir les reins solides pour sortir cet argent, mais la dépense ne sera que provisoire.
En gros, à l’aller tu passeras le check-in, l’embarquement et la douane avec un billet aller en Economy mais avec un billet retour en Business. Billet qui fera office de preuve de sortie du territoire. Enfin, une fois arrivé dans le pays tant convoité, tu pourras demander le remboursement intégral du billet auprès de la compagnie choisie. Compte tout de même quelques semaines pour que l’argent soit de retour sur ton compte. Seul bémol, une telle manœuvre nécessite des économies assez conséquentes pour pouvoir, d’une, assumer le prix du billet, et de deux, les dépenses quotidiennes durant l’attente du remboursement.
D’autres blogueurs suggèrent d’acheter un billet retour uniquement si l’on te refuse l’embarquement. Donc à l’aéroport, quelques heures avant de prendre l’avion. Souvent ça suffira, mais n’oublie-toi que le dernier mot revient à celui ou celle qui te recevra au comptoir de l’immigration… Il se peut qu’on te laisse embarquer mais qu’on te refuse l’entrée du territoire tant convoité. Te voilà averti!
Il faut également savoir qu’aujourd’hui de nombreuses compagnies proposent des billets en Economy eux aussi totalement remboursables, et donc forcément moins chers à l’achat que des billets en Business. La meilleure chose à faire : contacter directement la compagnie et demander le billet remboursable sans frais le moins cher disponible. Au final, peu importe la classe de billet.
Note : il faut impérativement que les deux billets soient réservés séparément pour que le retour puisse être remboursé.
Acheter un billet de bus ou de train international
Cette astuce s’applique uniquement aux pays qui, comme le Pérou, acceptent les billets de bus et de train comme justificatifs de sortie du territoire. L’ambassade pourra te renseigner à ce sujet.
Le gros avantage c’est que ceux-ci coûtent nettement moins cher qu’un billet d’avion. La perte financière sera ainsi relativement dérisoire si tu décides de ne pas l’utiliser. Si tu es dans ce cas de figure, veille à choisir des villes de départ et d’arrivée proches de la frontière pour limiter au maximum les coûts.
En restant sur l’exemple du Pérou, un Tumbes-Guayaquil (Equateur) avec Cruz del Sur, ne me coûterait que 35 dollars. Ne choisis pas la solution la plus économique, mais plutôt la compagnie la plus réputée… histoire que les gens la reconnaissent au premier coup d’œil; ça évite les interrogations.
Fabriquer un faux billet retour
Plus répandue qu’on ne le croît, la fabrication de faux billets d’avion retour est sans doute la méthode la plus aisée pour passer outre les limitations débilo-rigides des bien-pensants qui gouvernent ce monde.
C’est assez simple à faire si tu te débrouilles un minimum avec Photoshop, Illustrator ou Word – si c’est un billet .pdf, il te faudra utiliser Photoshop ou Illustrator, si c’est du text brut, Word est plus adapté. En gros, tu prends un ancien billet d’avion électronique que tu as reçu dans ta boîte mail, tu l’ouvres ou le copie/colle dans l’un des trois logiciels (d’autres options sont aussi possibles mais celles-ci sont les plus courantes), et tu modifies les données pour que le billet puisse être plausiblement utilisé comme billet retour!
La meilleure pratique consiste à aller sur le site de la compagnie du futur faux billet et d’utiliser les données d’un vol qui existe réellement – date, horaires, route, numéro de vol, tarifs, taxes, entre autres – pour ta contrefaçon.
S’il est peu probable que les personnes susceptibles de te demander une preuve de sortie du territoire s’aventurent dans des recherches approfondies pour s’assurer de l’authenticité du billet en consultant leur base de données – les files d’attente deviendraient bien trop lentes –, il est tout de même plus safe de trafiquer un billet de retour d’une compagnie n’appartenant pas à la même alliance que celle qui te transportera à l’aller. Exemple : Lufthansa et Swiss font partie de la même alliance (Star Alliance), du coup, pour le billet retour, utiliser Iberia (oneworld) entrainera moins de risques d’être pris la main dans le sac.
On pourrait très bien imaginer pareille pratique avec un faux billet de bus. Pour autant, je le répète, que le pays de destination accepte ce type de justificatif. Pour l’Amérique du Sud par exemple, un faux billet de bus est même plus adapté, tant les billets d’avion aller simple d’un pays à l’autre (Pérou à Chili, par exemple) sont jusqu’à trois plus chers qu’un aller-retour. Un faux aller simple pour prouver la sortie du territoire ne serait de ce fait pas du tout crédible!
Bien sûr, je n’encourage pas ce type de pratique et je ne peux t’assurer qu’elle soit infaillible.
Si le pays le permet, achète un billet de bus ou de train, quitte à ne pas l’utiliser. La perte financière sera relativement dérisoire. Si ce n’est pas le cas, et si tu as suffisamment d’économies, le coup du billet retour en remboursable est sans conteste la meilleure solution, celle que je recommande, pour jouer au funambule sur ces lois vaseuses.
Et toi, as-tu connu des mésaventures en lien avec un voyage sans billet retour? Un petit commentaire pour partager ton expérience sera très apprécié. 🙂
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