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Un mois au Pérou: le bilan du voyage

Que c’est dur de se remettre dans le bain après un mois passé à l’autre bout de la planète, complètement déconnecté d’une routine que j’aurais bien abandonné encore quelques semaines. Décalé de six heures dans mon sommeil, c’est avec des poches sous les yeux que je dresse le bilan de mon voyage au Pérou.

A ne pas manquer

Tours gastronomiques à Lima et expériences culinaires en français, par Exquisito Perú (mon entreprise)

 

PEROU

 

Avec cet itinéraire, je me donnais la possibilité d’explorer les trois régions distinctes du Pérou, à savoir : la côte, les Andes et l’Amazonie. Pas toujours gâté par la météo lors de ma première semaine dans la région de Cusco, le beau temps est revenu dès les premiers instants de navigation sur le lac Titicaca, pour ensuite me suivre jusqu’au terme de mon périple.

Les moments forts du voyage

Loger chez une famille quechua sur l’île d’Amantani

Imagine la scène : après avoir navigué trois heures sur un lac d’un teint azur qui n’existe nulle part ailleurs, tu débarques sur la petite île d’Amantani, haute de 3800 mètres les pieds dans l’eau et dépassant les 4200 mètres à son sommet. Déjà là, tu en prends plein les yeux. Ensuite, on te présente l’une des 800 familles quechuas peuplant l’île. Tu fais leur connaissance (ils parlent espagnol, heureusement), tu manges avec eux, tu dors chez eux, et puis le lendemain tu repars. Une expérience hors du temps, unique, qui restera sans conteste le meilleur souvenir de mon voyage.

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Chez Olga, Joaquin, Mayumi et Tomy.

La gastronomie péruvienne

Oui, j’ai dégusté du cuy. Mais je ne lui ai rien trouvé de particulier. Une exception. En effet, conquis par la gastronomie péruvienne dès les premiers jours, une bonne partie de mon budget est passé dans les restos. Parmi mes coups de cœur; le lomo saltado. Sans doute le plat qui m’a le plus séduit. Ajoute à cela un risotto et tu obtiens un plat fusion italien-péruvien de très grande classe (ne t’inquiète pas, les bonnes adresses suivront dans un prochain article).
A Tarapoto, à l’orée de l’Amazonie, j’ai également été séduit par la patarashca, un plat à base de poisson (ou de crevettes) cuisiné dans un jus composé de tomates, d’oignons, d’ail et de coriandre. Le tout est servi dans une feuille de bijao. Toujours dans les plats typiques de la jungle, la cecina con tacacho et le juane ont eux aussi égayé mes papilles.
Mentions honorables également pour la cuisine chifa (fusion chinois-péruvien), les hamburgers de la chaine de restaurants de Gastón Acurio, Papacho’s, la causa rellena, les papas a la huancaína, les desserts à base de lucuma et, bien évidemment, le ceviche.

Rencontre inattendue avec les dauphins au large de Paracas

Au début j’étais parti pour un «simple» tour en bateau autour des îles Ballestas pour y observer la faune locale. Par faune locale j’entends lions de mer, pingouins de Humboldt et quelques volatiles. Mais ce jour-là j’avais la chance de mon côté puisque lors du traditionnel arrêt en face du chandelier de Paracas, un groupe de dauphins est apparu à quelques mètres de notre embarcation. Un moment formidable et totalement inattendu. La preuve : aucune trace de photos de dauphins dans les vitrines des tours opérateurs locaux.

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La fameuse surprise…

La visite d’un refuge pour animaux à Tarapoto

Mes trois jours passés à Tarapoto ont été très contrastés. La beauté naturelle du lieu a récupéré mes mauvais choix d’excursions. Particulièrement celle de la visite du village de Lamas où tous les arrêts convergeaient vers un but commun : que le touriste dépense son argent.
Tout de même satisfait de mon séjour au milieu de la jungle, c’est quelques heures avant de reprendre l’avion pour Lima que j’ai vécu les plus beaux instants de mon passage à Tarapoto avec la visite d’un refuge pour animaux : Le Centro de Rescate de Animales Urku, à 2 km de piste boueuse et caillouteuse du centre-ville. Des singes en tout genre, dont un douroucouli très sociable, un aigle noir et blanc, un tapir et divers volatiles, dont une sorte de dindon assez féroce. En résumé, un cocktail de nature extrêmement intéressant!

L’iconique Machu Picchu

Rafistolée de long en large, la cité inca n’apporte pas le même sentiment d’authenticité que l’on peut avoir sur les îles du Titicaca. Ses hordes de touristes en tous genres, qui ont pour la plupart en commun cette désespérante habitude de passer plus de temps à se prendre en photo que de profiter des beautés du lieu, viennent aussi parasiter sa visite. Idéalement, il faudrait diminuer le nombre de visiteurs quotidiens autorisés. Si tout n’est pas parfait, l’architecture inca, associée et gardée par les monts sylvatiques tout de vert vêtus, où se brisent les nuages, font du Machu Picchu un site capable de te paralyser d’admiration à sa découverte. On a beau l’avoir vu des centaines de fois en photo… en vrai, le Machu Picchu dégage quelque chose de magique et majestueux.

Machu Picchu

La vue sur le Machu Picchu depuis la montaña.

Ce que j’ai moins aimé

Le trajet en bus de Cabanaconde à Arequipa

Trois compagnies de bus, Reyna, Andalucia et Milagros se chargent d’acheminer touristes et locaux sur l’axe Cabanaconde-Arequipa via Chivay… et n’importe quel hameau, maison ou caillou qu’un passager aura choisi comme lieu de débarquement. Pour éviter une mauvaise surprise, j’avais décidé de réserver une place quelques jours avant et ainsi m’assurer de pouvoir quitter Cabanaconde à l’heure désirée, en l’occurence 7h du matin.
Sur la Plaza de Armas à 6h20 (l’embarquement étant théoriquement à 6h30), c’est une longue file de locaux et de quelques touristes qui garnissait déjà le devant du bus, fermé et orphelin de son chauffeur. A ce moment-là, j’étais content d’avoir fait ma réservation. Le siège 18, côté canyon évidemment, était à moi. Mais si j’étais arrivé 15 minutes plus tard, l’histoire aurait été bien différente. En effet, le bus était alors tellement plein que les «retardataires», réservation ou non, n’avaient même plus l’accès physique aux sièges. Et ne compte pas sur les gens pour t’ouvrir la voie vers ton siège attitré. A ce stade-là tu peux déjà être heureux d’avoir encore pu monter.
C’est donc plein à craquer que le bus dévalera la route accidentée le long du canyon… un brin dangereux. Les bus qui se cassent la gueule dans le fossé au Pérou et en Bolivie, c’est connu. Heureusement, une fois dépassé le mirador Cruz del Condór, une bonne partie des locaux avait déjà débarqué pour se rendre dans leurs champs. Un van (combi), certes plus onéreux, serait plus adapté et sécuritaire. Surtout pour un voyage en groupe.

Nouvel An à Cusco

La soirée avait mal commencé avec un repas bien loin de mes espérances. Celui-ci a ensuite été suivi d’une puissante pluie longue de plus de deux heures. Tout le monde attendait sous les arches de la Plaza de Armas, frigorifié et bouteilles à la main, que le spectacle puisse commencer. Finalement, une petite demi-heure avant les douze coups, les nuages de dispersèrent pour laisser place aux festivités. Feux d’artifices en tout genre étaient alors expédiés dans les airs par les plus enthousiastes de la foule. Mais alcool et feux d’artifices ne font pas toujours bon ménage. Enfin alcool… c’est peut-être tout simplement la bêtise; j’avais pas d’ethylotest sur moi après tout! En effet, quelques individus ont eu la brillante idée de viser une partie de la foule avec ces bâtons d’artifices qu’on tient à la main. Mais le pire dans l’histoire c’est qu’aucun agent parmi la centaine de policiers présents autour de la place n’a bougé d’un iota. Dérangé par ces scènes, j’ai pris l’initiative de faire remarquer à deux agents la dangerosité de ces actes. Ceux-ci, sans grand enthousiasme, se sont alors approchés de l’homme (vraisemblablement un touriste) que j’avais pointé du doigt. Plutôt que de s’interposer, l’un des policiers a choisi de donner une tape amicale, sans charisme, sur l’épaule du touriste pour capter son attention. Ce dernier n’a même pris la peine de se retourner et a continué avec ses incivilités. Les policiers ont pris acte et sont retournés se mettre en mode veille bien confortablement sous les arches. Bouche bée comme jamais, j’ai donc moi-même, à coup d’insultes (situation désespérée, un peu d’indulgence), réussi à stopper la bête… quelques minutes. Pour finir sur du positif, les douze tours autour de la Plaza de Armas avec des valises tout en mangeant des raisins (une tradition) étaient plutôt marrants.

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Les festivités sur la Plaza de Armas.

Le trafic chaotique de Lima

Ce n’est pas quelque chose que j’ai absolument détesté mais je souhaitais tout de même le mentionner pour son côté atypique. Conduire à Lima c’est presque un art. A côté, Bogotá et Rio de Janeiro c’est gentillet. Outre le klaxon qui, là-bas, est tout aussi important que le volant, l’accélérateur et le frein, les règles de priorité et de courtoisie n’existent pas. Dès qu’il faut changer de voie ou s’engager sur une nouvelle route, c’est la loi du plus audacieux, de celui qui se faufilera le premier. Ce qui est remarquable avec cette anarchie routière c’est le faible nombre d’accrochages que j’ai pu observer. Si les Péruviens peuvent se métamorphoser en véritables animaux lorsqu’ils sont au volant, ils restent pour la plupart des conducteurs très habiles et aux réflexes sans doute bien supérieurs à ceux des conducteurs européens. Et puis, il y a ce fameux klaxon, qui, selon le nombre de coup et/ou l’espacement de ceux-ci exprime une intention. Tu connaissais le morse, au Pérou on communique en klaxonnant.

Quelques insolites

Se faire avoir par un chauffeur de taxi à Arequipa

En prenant un taxi d’un centre commercial à un autre se trouvant à deux pâtés de maison. 5 soles et 4-5 minutes de course pour «faire genre». Mes premières heures innocentes dans cette sympathique ville… 🙂

Un sandwich hors de prix à l’aéroport de Lima

C’est après un mois de Pérou, à l’aéroport de Lima, alors que j’attendais mon vol pour Amsterdam, que j’ai subi ma plus grosse «arnaque». Malheur à moi d’avoir baissé ma garde trop rapidement. N’étant pas un grand fan des repas servis dans les avions (si c’est ton truc, merci de me contacter, ton cas m’intéresse!), j’avais donc décidé de manger un petit truc avant d’embarquer pour douze longues heures au-dessus des nuages. Mon choix : un sandwich au poulet et fines herbes et un jus d’ananas frais à La Bonbonnière. Le sandwich était très moyen, le jus d’ananas plutôt bon (comme partout), mais c’est au moment de payer l’addition que les choses se gâtèrent réellement : 19,62 dollars. Soit trois fois plus cher que dans un bistro standard (tiens, comme le rapport entre dollars et soles). Et oui, sur le menu, en tout petit, on peut voir que les prix affichés sont exprimés en dollars et non pas en soles. J’avais qu’à mieux lire? Mouais. Au vu des commentaires sur TripAdvisor je ne suis pas le premier à me faire avoir, donc certainement pas le premier à me plaindre. Ils en profitent clairement, une vraie arnaque organisée. Méfiez-vous et faites passer le message.

Des WC et des douches «exhibo-voyeuristes» à Sangalle

Après être descendu au fond du canyon de Colca par la route Cabanaconde-Sangalle en 2h20, j’ai décidé de passer la nuit dans un bungalow de l’oasis de Sangalle. Très rustiques, de briques, de ciment brut et de bambous, les habitations, ainsi que les WC et les douches n’étaient pas des modèles de privacité. En effet, l’écart entre les bambous qui formaient les portes et certaines portions de murs laissaient largement assez d’espace aux personnes désireuses de se rincer l’œil ou d’en dévoiler un peu plus. Peu commode pour les gens un peu plus pudiques!

Le Pérou sur Globalement.com

Pucallpa: l’oubliée de l’Amazonie péruvienne
Canyon de Colca: entre Sangalle et Cabanaconde
De Cusco au Machu Picchu, la Vallée sacrée des Incas
Deux jours chez les Quechuas des îles du lac Titicaca
Pérou: au pays de la bonne bouffe
Mon voyage au Pérou en 33 photos
Un Breton et une ludothèque, au milieu des Andes péruviennes

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Un mois au Pérou: le bilan du voyage

par Jessy Caiado Durée de lecture: 8 min
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