
Jamón & tortilla, tour culinaire de Madrid
Avant de m’envoler pour Lima, je faisais étape à Madrid une journée entière. L’occasion idéale pour moi de satisfaire le plus proéminent de mes péchés capitaux : la gourmandise. Résumé de ces 4h de tour gastronomique dans la capitale espagnole.
A mon sens, Madrid est une ville où il fait très bon vivre. Néanmoins, pour le touriste lambda, Barcelone me paraît bien plus palpitante… Merci Gaudi! Pas plus intéressé que cela de revoir le palais de cristal, le parc du Retiro, le palais royal, et encore moins le musée du Prado, je me suis laissé tenté par l’expérience gastronomique proposée par Devour Spain, l’Ultimate Spanish Cuisine Tour.
EDIT : 3 ans plus tard, je crée mon entreprise de tours gastronomiques à Lima.
Pour faire simple, durant ces 4h à pied dans le centre historique de Madrid encadrées par un guide, mon groupe et moi-même nous sommes arrêtés à neuf endroits différents pour y déguster une spécialité espagnole/madrilène. Si le prix relativement élevé de l’excursion (85€) m’a longuement fait réfléchir, aujourd’hui, je peux attester que je ne regrette absolument pas la dépense.
Outre la nourriture qui fut un délice, notre guide, Debbie, diplômée en études hispaniques d’une université londonienne, a nourrit l’excursion de ses larges connaissances de la culture espagnole et de la ville qu’elle appelle «Home» depuis maintenant 5 ans.
L’Ultimate Spanish Cuisine Tour n’est donc pas seulement une expérience culinaire, mais plutôt un voyage culturel et historique de Madrid à travers les saveurs locales.
J’ai par exemple appris que chaque établissement avait le droit à sa plaquette une fois le cap des 100 ans passé!
Stop 1 – Confitería El Riojano
Les présentations faites sur la Plaza Mayor à 9h45, je me dirigeais avec sept autres touristes, tous Américains, vers la Confitería El Riojano pour y prendre le petit déjeuner.
Fondée en 1855 par le pâtissier personnel de la reine Marie Christine d’Autriche (ils couchaient ensemble, d’ailleurs!), la confiserie est l’un des plus anciens établissements de ce type d’Espagne!
Au menu dans ce lieu chargé d’histoire, une soletilla (que Google me traduit en «biscuit à la cuillère») et son coulis de chocolat accompagné d’un succulent café. J’insiste sur le succulent café car la soletilla et le chocolat n’avaient rien de bien transcendant.
Stop 2 – El Mercado de San Miguel
Pas très convaincu du premier arrêt, c’est avec enthousiasme que j’attendais le second. En effet, le marché de San Miguel est réputé pour la qualité de ses produits. Et je n’ai pas été déçu!
Pas même par le vermouth de Reus, moi qui déteste tant le Martini. Au contraire, j’ai même trouvé ça très bon. Accompagné de ce breuvage épicé et fort agréable en bouche, des olives Campo Real, des amandes Marcona et une brochette composée d’un œuf de caille, d’un anchois, d’une olive et d’un morceau de poivron. Yummy!
Le «faux départ» à El Riojano était déjà oublié.
Stop 3 – El Anciano Rey de los Vinos
Nous avons ensuite continué en direction du palais royal et la taverne El Anciano Rey de los Vinos, elle aussi plus que centenaire puisque fondée en 1909.
Il y a fort longtemps, lorsque l’établissement était en d’autres mains, le roi Alphonse XIII de Castille avait même construit un tunnel qui reliait la taverne à son palais pour pouvoir aller se saouler en total anonymat… Vive le Roi! Et puis un jour, une tentative d’assassinant l’obligea à mettre un terme à ses activités noctambules.
Au menu de ce troisième arrêt, de la queue de taureau en pâte feuilletée arrosée au jus de viande. Un RÉ-GAL! Agrémenté d’un verre de vin rouge Rioja Marqués de Griñon, ce fut sans conteste mon arrêt favori.
Stop 4 – Taberna La Bola
L’arrêt le plus frustrant! Je m’explique… La spécialité de la Taberna La Bola, recommandée par le Michelin, c’est le cocido madrileño; une sorte de pot-au-feu à base de viandes et de légumes. Seulement voilà, nous n’avons eu le droit de goûter qu’au bouillon de cuisson. Le pire c’est qu’ils nous ont mis l’eau à la bouche en nous faisant visiter la cuisine et en nous expliquant la manière traditionnelle de préparer ce met.
Un jour j’y retournerai et je me commanderai deux cocidos, juste pour me venger, nah!
Stop 5 – La Despensa de Carmen
Pour ce cinquième arrêt, Debbie nous a fait connaître le take-away de Carmen, l’un des plus appréciés de la capitale espagnole. Simples mais diablement goûteuses, je comprends pourquoi les boulettes de viandes maison et les empanadas au thon et à l’œuf de La Despensa de Carmen font fureur.
Stop 6 – Ferpal
Que serait un tour gastronomique en Espagne sans une étape jambon? En Ibérie, le jambon c’est du sérieux. Là-bas, pour un mariage, il parait qu’il est tout aussi important d’avoir un bon maître coupeur (payé jusqu’à 700€/soirée) qu’une belle robe.
Alors si tu veux manger du bon jambon bien coupé, fonce chez Ferpal et oublie le trop connu Museo del Jamón. En effet, le fondateur de Ferpal, Leonardo, a gagné le titre national de coupeur de jambon en 2001! Tout est dans le poignet, parait-il. Comme pour la pétanque et la masturbation.
Outre le très bon goût des trois jambons que j’ai pu déguster (Serrano, Ibérico de Recebo, Ibérico de Bellota), j’ai pu m’apercevoir que le Serrano, celui qui est tant apprécié en Suisse, n’est de loin pas le meilleur. Vive l’Ibérico de Bellota (pata negra)! Il est bien plus cher par contre… jusqu’à 280€ le kilo.
Stop 7 – Bar Cerveriz
Juste en face d’une des entrées du marché de San Miguel, le Bar Cerveriz qui, il faut le dire, ne paie pas de mine. Si bien que l’endroit, pourtant au cœur de la zone touristique de Madrid, est uniquement fréquenté par les locaux. La légende dit qu’on y trouve la meilleure tortilla de la ville. Après y avoir goûté, j’y crois totalement.
Avec cela, quelques morceaux de fromage manchego et du cidre des Asturies de la Casa Trabanco servi à la manière du patron, Carlos, qui aime faire le show. Tout ce qu’il faut pour placer le Bar Cerveriz au deuxième rang de mes stops favoris!
Stop 8 – La Campana
Arrivé au stop 8, je n’avais plus faim. Et je ne regrette aucunement de m’être tapé une demi-part supplémentaire de tortilla d’une américaine qui avait déjà calée au stop 7. Parce que bon, ce huitième stop, je m’en serais bien passé.
En effet, celui-ci mettait à l’honneur le bocadillo de calamares (sandwich au calamar), l’une des stars de la cuisine de rue madrilène. Et moi, j’aime pas trop les calamars… j’en ai goûté un morceau, par principe. Mais tout de même, les autres avaient l’air d’apprécier et l’endroit était bien rempli!
Stop 9 – Torrons Vicens
Pour clôturer ce tour de 4h – qui a finalement duré 4h15 – sur une touche sucrée, nous avons eu le droit à une dégustation de trois types de tourons différents et d’une liqueur de je ne sais plus trop quoi. Le touron, c’est tout simplement un nougat à l’espagnole.
Debbie nous a raconté que le plus dur des trois était préféré par la génération des papys, tandis que le plus sucré et caramélisé avait la cote auprès des plus jeunes.
Bien sûr, moi, j’ai préféré celui des vieux. C’est que je viens d’avoir 23 ans, quand même…
3 commentaires