
Une journée au Salon Mondial du Tourisme de Paris
Ce week-end je me rendais à Paris dans le but de visiter pour la toute première fois le Salon Mondial du Tourisme. S’il est vrai que mes expectations étaient plutôt élevées – avec un nom pareil tu t’attends aux feux d’artifice – nombre d’entre elles n’ont pas été satisfaites. Et pourtant c’était le quarantième… Bilan de ce samedi passé au pavillon 4 de la Porte de Versailles.
9h45, j’arrive devant l’entrée déjà bien encerclée par les visiteurs. Des visiteurs sans doute impatients de découvrir ce que les exposants ont concocté. On se croirait presque devant un Apple Store le jour de sortie du dernier iPhone. Enfin non, quand même pas, j’abuse. Le jour de sortie du dernier Nokia, plutôt.
Après un furtif passage par Paul pour tremper mes lèvres (no homo) dans un expresso et un croissant chocolaté, je marque à la culotte le peloton de tête qui attend là devant depuis 3h du matin derrière les portes vitrées. On entre, on check nos sacs. Oui, monsieur l’agent, j’ai apporté mon appareil photo. Mon invitation scannée, je m’avance jusqu’au comptoir principal pour chiper un plan. Je ne voudrais pas me perdre; j’ai oublié ma boussole en Suisse.
La part belle aux Offices du Tourisme
Dans un premier temps je décide de balayer la zone, non pas parce que la salle est sale, non, je la balaye du regard histoire de voir dans quoi je vais me trimbaler avant que le gros de la foule, encore au fond de son lit, arrive. Premières observations : les Offices du Tourisme ont clairement des budgets supérieurs aux autres exposants. En particulier celles de Cuba, du Pérou, de l’Espagne, de la Turquie, du Japon, de la Thaïlande et de l’île Maurice. Elles ont mis le paquet, leurs stands sont imposants. Des animations musicales et dansantes pour Cuba, le Pérou, et l’île Maurice ainsi que l’Inde – dont la synchronisation des danseuses laissait à désirer. Cuba et l’île Maurice ont même poussé la chose un peu plus loin en offrant quelques babioles à déguster. Du mojito et des chips de banane plantain pour Cuba, du riz et un accompagnement en sauce pour les Mauriciens. Il était également possible de déguster deux-trois trucs chez les Péruviens, mais là, il fallait sortir les euros. Chez les Nippons, des ateliers origami et un show de biwa étaient proposés. Oh et chez les Dominicains, rhum gratuit. Mention très importante.
En ce qui concerne l’Espagne, la Turquie et la Thaïlande, c’était imposant, mais c’était d’un chiant. Très formel, beaucoup trop. Leurs comptoirs, tout de prospectus vêtus, étaient gardés par des potiches tartinées ayant sans doute épuisé les réserves de maquillage de leurs pays respectifs. Pas un brin de folie, je ne m’y arrêterai pas.
Conférences
Bon. Je décide finalement de m’asseoir sur une chaise (on dirait pas mais je suis civilisé) pour assister aux multiples conférences prévues. Ça commence avec la Mauritanie. Plutôt intéressant, ils m’ont en tout cas donné l’envie de visiter leur pays. S’enchaîne l’Inde et leurs fameuses danseuses. Je profite de l’ennui pour aller me chercher un café au stand du Pérou. Je prends le «Café del Inca» à 4,50€ avec du pisco et de la crème chantilly saupoudrée de cannelle. J’ai l’impression de boire une potion magique qui va me transformer en Pachacutec. En vain. Je retourne m’asseoir, Bollywood version Lite, celle avec les pubs, continue de danser. Je patiente. Chose rare pour être soulignée. Sans doute le pisco. Puis vient Cuba. La mistinguette commence par nous énumérer tous les coins de son île. Pour celui qui ne connaît pas un minimum la géographie de Cuba, aucun intérêt. Pour celui qui la connaît, aucun intérêt non plus. Elle enchaîne avec des petites vidéos dépaysantes, nous fait la promotion d’une chaîne d’hôtels 100% cubaine – là forcément tu te dis que c’est Raúl qui se graisse la patte – avant de laisser place à une troupe de musiciens et de danseurs. Un des highlights de ce salon. Ils m’ont mis de bonne humeur pour la journée :
— Globalement.com (@globalement) March 21, 2015
Après vingt bonnes minutes aux odeurs de cigare et de gaz d’échappement d’une vieille Lada, c’est au tour de la Malaisie de prendre le micro. Le contraste est abyssal. Après l’authenticité joyeuse de Cuba, on enchaîne avec une Française bien pâle et bégayante. Le malaise malaisien fait lever l’auditoire, moi compris, comme d’un seul homme. Si rapidement que les plus âgés (ils étaient nombreux) en oublient leur arthrite. C’est les ostéos qui vont être contents. Mon cousin a un cabinet dans le XVe, si jamais.
Belle rencontre
Je décide d’explorer le salon plus en profondeur. Je zappe la partie équipements et leurs pseudos «rabais salon». J’en fait de même avec la plupart des Offices du Tourisme. Sauf Cuba, le Pérou et l’île Maurice, tu l’auras compris.
Je me dirige vers la zone «Mon Tour du Monde» où quelques blogueurs – que je ne connaissais pas avant – exposent leurs périples. J’échange quelques mots, sans avoir vraiment le temps de discuter de certains points en profondeur… C’est que je ne suis pas le seul à me presser au portillon. Puis, j’aperçois André Brugiroux, mon idole, 77 ans dont 50 passées à voyager. Je lui dis que j’ai pour projet de faire le tour de l’Amérique du Sud en septembre. Il me raconte son périple en Amazonie, avec sa fameuse carte comme support. Je décide d’acheter son dernier bouquin L’homme qui voulait voir tous les pays du monde, avec, bien sûr, la petite dédicace qui va avec. Le second highlight de la journée. Le dernier. C’est marrant, j’avais brièvement parlé de lui dans un article précédent.
La fin des haricots
Je décide de faire un dernier tour dans le salon. Je repasse par la zone des conférences où les startups ont pris le relais des Offices du Tourisme. Mais rien de bien palpitant. Je me rends compte qu’en fait, ce salon, c’est surtout pour remplir les poches des voyagistes avec les sous des voyageurs peu aguerris, incapables de se débrouiller seuls. C’est un salon pour les amateurs de circuits où tout est organisé, jusqu’au valet qui vient vous essuyer votre tourista. Un salon pour les collectionneurs de catalogues. Deux-trois voyagistes équitables étaient tout de même présents. Mais bon, selon eux, un petit groupe est composé de 12 à 20 personnes…
Enfin, je conclus ma journée par un arrêt sous une tente appelée «Ateliers pratiques», où Nicolas Breton, membre de l’association Aventure du Bout du Monde et auteur de Hors des sentiers battus, racontait ses expériences de voyageur. Plutôt intéressant, surtout pour le non-blogueur.
Si j’ai relaté plus de points négatifs que positifs, l’expérience de ce samedi fut intéressante malgré tout. Néanmoins, je n’y reviendrai pas. Je ne suis pas le public cible. Heureusement que j’étais invité.
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