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Deux jours chez les Quechuas des îles du lac Titicaca

Après une demi-journée à Puno, où les répétitions de diablada pour la célèbre Fiesta de la Candelaria battaient leur plein, c’est vers les îles du lac Titicaca que je poursuivais ma route avec des arrêts chez les Uros ainsi que sur les îles d’Amantaní et de Taquile. Récit et ressentis d’une expérience hors du temps.

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Le lac Titicaca. Un nom qui me faisait sourire lorsque j’étais plus jeune. En quechua «Titicaca» veut dire «puma de pierre». En observant la carte à l’envers on peut deviner les contours d’un puma, dont la queue serait représentée par la baie de Puno. De ce fait, les Boliviens, pour charier leurs voisins Péruviens, ont coutume de dire que «Titi» représente la partie bolivienne du lac, et que «caca» appartient au Pérou.

Au temps des Incas – dont l’empire s’est étendu du sud de la Colombie jusqu’en Patagonie après les conquêtes successives des empereurs Pachacutec, Tupac Yupanqui et Huayna Capac – cette frontière n’existait évidemment pas. Une des légendes fondatrices de la civilisation inca raconte même que le premier inca, Manco Capac et son épouse-soeur, Mama Ocllo (leur père étant Inti, le dieu soleil), seraient nés de l’écume du lac avec comme mission de façonner un nouvel empire après qu’un grand déluge ait décimé les populations. Ils auraient ainsi établi la capitale de cet empire à Cusco («Qosqo» en quechua signifie «nombril du monde» – de LEUR monde.). Dans la culture inca, et donc encore aujourd’hui chez les Quechuas, on dit que le soleil se lève au lac Titicaca, traverse la vallée d’est en ouest, pour finalement se coucher à Cusco. C’est pour ça qu’on appelle la route séparant ces deux endroits «Ruta del Sol», «Route du Soleil» en français.

On lit et entend souvent que le lac Titicaca est le plus haut lac navigable du monde ou encore qu’il est le plus grand d’Amérique du Sud. Deux affirmations qui peuvent être correctes comme erronées… Pour ce faire, il est nécessaire de préciser certains détails souvent omis par les locaux. Lorsque l’on élève le Titicaca au rang de plus haut lac navigable du monde, c’est parce qu’on limite la navigation aux navires commerciaux de grande taille. Néanmoins, un lac à 4500 m est lui aussi navigable avec une barque… En ce qui concerne sa taille, le Titicaca est le plus grand lac du continent sud-américain en terme de volume d’eau, mais pas en terme de superficie. En effet, le lac Maracaibo au Venezuela couvre une surface un tiers plus importante.

UROS lac titicaca

Les Uros: Broadway à 3812 m d’altitude?

Avant mon départ au Pérou, j’ai eu l’occasion de lire de nombreux récits d’autres voyageurs ayant fait halte aux îles Uros. Une majorité dénonçait le manque d’authenticité du lieu. L’un avançait même que les habitants des Uros vivaient à Puno et qu’ils se rendaient chaque matin sur l’une des îles pour accueillir les touristes afin de leur vendre leur artisanat et prétendre qu’il y vivent à l’année.

Si, du fait de la popularité du lieu, je m’attendais à ce que ce soit un peu l’usine à touristes, j’étais quelque peu sceptique vis-à-vis de la théorie du complot décrite précédemment. Ça me paraissait trop gros. Aujourd’hui, je ne sais toujours pas, je n’ai aucune preuve formelle. Mais après y avoir moi-même mis les pieds, cette théorie me parait bien moins incrédule qu’auparavant.

A mon arrivée et celle des dix-sept autres voyageurs présents dans mon embarcation, un autre bateau rempli de touristes quittait l’île. Visiblement, ici, la coordination des départs/arrivées est efficace. Plutôt rare au Pérou où peu de gens, ni même leurs montres, sont à l’heure. Au débarquement nous avons été accueillis par de généreux sourires avant d’être invités à prendre place sur des bancs en totora pour la première étape de notre heure de visite. Le «chef» de l’île, avec l’aide de notre guide pour la traduction de l’aymara vers l’espagnol, nous expliqua alors le fonctionnement de la communauté, leur façon de se nourrir, de construire ces îles flottantes sans oublier de présenter la palette de souvenirs que le touriste pourrait ramener chez lui en l’échange de quelques soles.

Ses explications, bien que fort intéressantes, ne transpiraient pas l’authenticité. En effet, je sentais que tout était formaté, qu’il connaissait bien son texte. Normal, me diras-tu… Lorsqu’on reçoit des touristes tous les jours, pas besoin de réinventer la roue. Certes, mais tout de même, dans son discours, ses expressions, ainsi que celles du guide, tout semblait calé à la virgule près. Néanmoins, ce fut très intéressant d’en apprendre plus sur ce peuple pré-inca, qui a bel et bien existé malgré les doutes émis vis-à-vis de la situation actuelle.

La suite de la visite s’est articulée autour de deux axes : un tour en bateau en totora («balsa» en aymara) pour la somme de 10 soles par personne, et l’achat de souvenirs. Comme je ne souhaitais rien acheter de matériel sur cette île, j’ai donc opté pour le tour en bateau afin de pouvoir observer les environs depuis un point de vue différent. Et puis, même si mes doutes quant à l’authenticité du lieu grandissaient, ces supposés acteurs, dans tous les cas, ne croulaient pas sous l’or. 10 soles, soit 3€, paie quasiment deux repas au Pérou. Une bonne façon de contribuer à leur bien-être.

Après dix minutes de navigation, au final sans grand intérêt, il était venu l’heure de faire les derniers achats avant de rembarquer sur le bateau avec lequel nous étions arrivés. En discutant avec quelques touristes avec qui je partageais cette excursion, je me rendis compte que les doutes soulevés précédemment étaient partagés. L’une des touristes me confia même avoir parlé en espagnol avec le «chef» qui nous avait présenté sa communauté en utilisant exclusivement l’aymara… folklore, folklore. Mais la cerise sur le gâteau arriva quelques minutes avant de repartir. Alors que je me dirigeais vers le bateau, je vis un tampon imbibé d’encre à l’effigie des îles Uros. Super pour laisser une trace de ma visite dans mon passeport, juste à côté de celui du Machu Picchu, me dis-je. Seulement voilà, ici, comme nulle part ailleurs, il fallait payer pour ce «service» (1 sol). Du vrai foutage de gueule quand je pense à l’argent que certains touristes ont dépensé dans l’achat de multiples babioles quelques minutes auparavant. 1 sol ce n’est pas grand chose, certes, mais j’ai beaucoup de mal avec le principe. C’est donc seule, coincée entre mes tampons d’entrée et de sortie du pays, que la marque de mon passage au Machu Picchu occupe la page 4 de mon passeport.

Un chouïa indigné, c’est depuis le pont supérieur du bateau, maintenant envahi par les rayons du soleil, que je décidai de m’attaquer aux trois heures de voyage nous séparant de l’île d’Amantaní.

amantani lac titicaca quechuas

Amantaní: journée atypique chez Olga

Très nuageux le matin, limite pluvieux, la météo m’avait fait craindre le pire tout au long du trajet entre Puno et les Uros. A juste titre car, ce qui rend le lac Titicaca si majestueux, c’est la reflection des teintes azures du ciel sur l’eau. Je ne suis pas sûr qu’avec un temps grisâtre cette partie de voyage serait aujourd’hui celle que j’ai le plus appréciée de mon mois passé au Pérou.

Fort heureusement, c’est avec le soleil que j’ai partagé une bonne partie du trajet Uros-Amantaní. Les vues offertes depuis le pont supérieur valaient tout l’or du monde. Quelques fois, notre bateau croisait des barques où les locaux pêchaient en famille et saluaient généreusement les visiteurs. J’avais vraiment l’impression d’arriver au bout du bout du monde. Heureusement que Galilée a découvert que la Terre est ronde, sinon j’aurais certainement craint que nous atteignions les limites de celle-ci et que nous chutions vers l’inconnue cosmique.

Arrivé sur l’île d’Amantaní, le dépaysement était total. Au port, quelques habitants nous observaient timidement depuis une falaise. Avec le bleu du lac, le sol caillouteux de l’île et la rusticité de certaines habitations, j’avais un peu l’impression d’être dans un petit village perdu le long de la mer Méditerranée quelque part en Corse, en Sicile ou dans les Balkans, où les habitants vous observent du coin de l’œil depuis la pénombre de leur foyer.

Après une petite marche d’une dizaine de minutes, chaque touriste ou groupe de touristes était alors placé dans une famille. Pas par hasard, non. Un système de rotation bien défini régit la répartition des touristes dans les familles d’accueil. Environ 3700 habitants séparés en 800 familles vivent sur l’île d’Amantaní. Si toutes n’accueillent pas de touristes, une famille ne reçoit en principe pas plus d’un ou deux touriste(s), ou groupe(s) de touristes, par mois. Mais d’après certains dires, la théorie n’est pas toujours fidèle à la pratique. En effet, certaines familles entretiendraient des liens privilégiés avec certaines agences de voyage… Info ou intox, il n’en demeure pas moins que les habitants d’Amantaní sont bien moins habitués à interagir avec les touristes que les habitants des Uros, par exemple. Et ce constat était bien papable. Les échanges étaient bien moins directs, un peu dans la retenue, mais surtout, avec beaucoup plus de spontanéité. Olga et Joaquin ainsi que leur fille Mayumi et leur fils Tomy, m’accueillaient dans leur intime quotidien, sans filtre, sans discours et attitudes pré-formatées, et moi, le touriste, le voyeur, je me sentais infiniment reconnaissant de l’expérience unique à laquelle ils me donnaient accès. Eux, comme moi, étions dans la découverte totale, avec, de leur côté une timidité assez prononcée que je m’efforçais de démêler au fil des échanges (en espagnol, heureusement). C’est au moment de me présenter divers objets faits main par Olga et Mayumi – dans le but de me les vendre, évidemment – qu’ils se sont montrés les plus bavards. Mais bon, à un touriste par mois et une pension complète qui leur rapporte à peine 20 soles par tête, je les pardonne. Et puis c’était bien plus beau que la majorité des merdes qu’on trouve à Cusco pour un prix à peine inférieur.

Après l’achat d’un chullo en laine d’alpaga fait main pour 25 soles – un mois de travail d’après Olga –, était venue l’heure du repas. Au menu : bouillon de quinoa, pommes de terre, carottes et coriandre, suivi d’une assiette de riz recouverte d’œuf. Ce n’était pas du Gastón Acurio, certes, mais les goûts et les cuissons étaient respectés. Finalement, c’est avec un thé de muña (menthe andine), dont les bienfaits pour la santé sont reconnus, que le gueuleton se conclut.

Pour digérer, le groupe se réunit à nouveau afin d’entamer une marche d’un peu moins d’une heure vers le temple de la Pachamama situé au sommet de l’île d’Amantaní. Notre guide, Bruno, profita de notre passage à travers les cultures en terrasses pour nous en apprendre un peu plus sur la végétation locale. Sur le chemin, nous croisâmes de nombreux locaux, parfois des dames qui revenaient des champs chargées comme des mules, d’autres fois de simples marchandes de textiles. A chaque fois, Bruno saluait et échangeait volontiers quelques mots, en quechua, avec les passants. Là encore, je sentais une certaine timidité. Ou peut-être était-ce de l’humilité teintée d’une certaine sagesse. Ça faisait du bien par rapport à la «parade nuptiale» observée chez les Uros. Par moments, je me demandais comment les habitants d’Amantaní nous percevaient derrière nos visages couverts de crème solaire et nos chullos portés à l’envers. Car oui, il y a un sens : le long côté sur l’avant de la tête, si je me souviens bien. Etais-je vu, moi et mes poches pleines de fric, comme une chance, une opportunité d’une vie un brin meilleure, ou juste comme un putain d’envahisseur au penchant voyeuriste? Difficile de savoir.

Le couché du soleil largement gâché par quelques nuages malveillants, c’est sous les lueurs d’une magnifique lune bien pleine aux teintes orangées que nous regagnâmes la demeure de nos hôtes pour un nouveau repas. Comme à midi, le bouillon et le thé de muña étaient au menu. Seule variante, le plat principal. Cette fois j’avais le droit à un mix de pâtes coquillettes, pommes de terre et carottes dans un jus brunâtre, le tout enveloppé dans un somptueux goût de brûlé. Mais vu que t’es pas chez ta mère, tu manges et tu dis merci.

Enfin, pour terminer cette journée riche en émotions, un spectacle traditionnel était organisé pour les touristes dans la salle municipale. Comme sur les Uros, cette partie de l’excursion manquait cruellement d’authenticité et de spontanéité. Démarrées par une bande de musiciens, les festivités ont, petit-à-petit, viré au cirque total. A mon sens, cette soirée ne faisait pas du tout honneur à la culture quechua. La faute à qui? Aux agences! Au vu des visages décomposés de certaines dames «contraintes» de danser avec ces chers touristes pour amuser la galerie, il y a fort à parier que cette «prestation» ait été «imposée» aux locaux… Ça sentait le : «Vous voulez gagner un peu d’argent en hébergeant des touristes? Ok, mais pour que l’excursion soit plus clinquante dans nos catalogues, faudra danser en habits traditionnels, les cocos». Clairement, cela ne venait pas d’une volonté réelle et honnête des locaux de partager une partie de leurs coutumes de cette façon, même si certaines dames, une minorité, semblaient le faire très volontiers. Et je n’évoquerai pas le musicien incapable de décrocher un gracias après que j’aie lâché l’usuel pourboire post-représentation. Ah bah si finalement.

Fatigué, et pas franchement d’humeur dansante, c’est à peine une demi-heure après le début du spectacle que je décidai de prendre congé de tout ce beau monde. Pour la plus grande joie d’Olga qui n’a même pas essayé une seule seconde de me convaincre de rester plus longtemps pour profiter du joli spectacle mis en place par sa communauté (sarcasme). Elle a eu de la chance de tomber sur moi, et vice versa.

taquile lac titicaca

Taquile: plénitude et beauté rustique

Après une nuit lors de laquelle de fortes chutes de pluies se sont abattues sur les versants de l’île d’Amantaní, c’est requinqué et l’estomac bien tassé par les pancakes d’Olga que j’entamais la dernière étape de mon excursion. Dès les premiers instants de navigation vers Taquile, le soleil se joignit à nous. Il nous quittera qu’une fois retourné à Puno. Un type bien ce Inti (le Dieu soleil pour les Incas)! C’est donc sous un ciel bleu comparable à celui qu’on peut observer sur la couverture du guide du Pérou de Lonely Planet que se déroula la visite de l’île de Taquile.

Au niveau du paysage, Taquile est encore bien plus impressionnante qu’Amantaní. La montée du port au centre du village est à couper le souffle… Dans tous les sens du terme pour ceux qui ne seraient pas habitués aux efforts en altitude. Surtout lors des dix premières minutes.

D’un pas décidé et enthousiaste j’enchainai les multiples arches qui jonchent le parcours pentu longeant le lac Titicaca. Plus je prenais de la hauteur, plus mon regard se noyait dans la grandeur du lac. Au loin, les montagnes, dont certaines cimes étaient vêtues d’un manteau blanc, me rappelaient qu’il y avait bel et bien autre chose au-delà de cette grande marrée bleue. Bruno, toujours pertinent, enchainait les anecdotes. Il nous conta comment son père, un chaman, utilisait certaines plantes de la région pour élaborer des cures. Ou encore les fastidieuses étapes de fabrication du quinoa. Aussi, il nous fit découvrir la cantuta, fleur nationale du Pérou et de la Bolivie, qui grandit en abondance sur Taquile.

Au sommet donc, après près d’une heure de marche garnie de multiples pauses, c’est avec un infini plaisir que je découvris la place centrale de l’île. Pour je ne sais trop quelle raison, ce lieu m’a vraiment marqué. La preuve, je l’ai utilisé pour illustrer le bilan général de mon voyage au Pérou. Peut-être que ce qui rend ce lieu si beau, c’est ce contraste entre la lourdeur et la rusticité des pierres qui composent les maisonnettes autour de la place et la pureté que dégage le lac Titicaca. Je sais pas, et je m’en fous après tout.

Une autre particularité de cette place : une fabrique de textiles exclusivement confectionnés par des hommes y siège. Dans un pays où le machisme a pignon sur rue, il faut reconnaître que c’est assez exceptionnel qu’un tel lieu existe. Malheureusement, je n’ai pas eu la chance de voir ces mâles à l’œuvre. En effet, lors de mon passage début janvier, se tenait la réunion décisionnelle annuelle des travailleurs de l’usine. Le magasin était ouvert, mais ça n’avait pas le même charme. Bruno nous confia, qu’ici, les prix tendaient à être significativement plus élevés car, les hommes, exagérément fiers de leur boulot, sont convaincus de la qualité supérieure de leurs produits par rapport à d’autres, traditionnellement confectionnés par des femmes.

Satisfait, c’est à reculons que je quittai cet endroit si particulier pour me diriger vers le restaurant dans lequel notre groupe était attendu pour le repas de midi. Au menu : soupe de quinoa et légumes, truite du lac accompagnée de riz et de frites, ainsi que l’usuel thé de muña. Presque arrivés au terme de notre excursion, il ne nous restait plus qu’à descendre les quelques 500 marches qui nous séparaient du port.

Avant de partir, deux Colombiens du groupe eurent le courage de piquer une tête dans les eaux à 10 degrés du lac Titicaca, tandis que d’autres se contentaient d’y tremper les pieds. Alors que j’étais un peu triste de quitter cette magnifique île, les trois heures et demi de bateau nous séparant de Puno furent l’occasion de prendre part à des discussions passionnantes sur le pont supérieur avec mes compagnons de route péruviens, colombiens, allemands et suisses. Et oui, d’autres suisses, mais de la partie alémanique. Du coup, la façon la plus simple de communiquer passait par l’usage de l’espagnol… Il faut avoir vécu en Suisse pour bien saisir la cocasserie de cette situation!

Quelle agence pour visiter le lac Titicaca?

ASTURS! Une association locale qui promeut le développement durable à travers le tourisme responsable.
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Vox populi

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Deux jours chez les Quechuas des îles du lac Titicaca

par Jessy Caiado Durée de lecture: 12 min
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