Paraty Brésil

Paraty, paradis auriverde entre terre et mer

A l’extrême sud de l’État de Rio de Janeiro, Paraty, petite ville portuaire de 40 000 habitants, était au temps de la domination coloniale portugaise l’un des endroits les plus importants de l’empire lusitanien. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, Paraty a réussi au fil des années à sauvegarder son riche héritage. Une caractéristique qui n’est de toute évidence pas étrangère au succès croissant dont elle jouit auprès des voyageurs, internationaux comme brésiliens, désirant échapper à l’agitation des mégapoles que sont Rio et São Paulo.

La riche histoire de Paraty

En tupí, Paraty signifie «rivière à poissons». Si les indiens Tupinambás qui peuplaient la région étaient réputés pour leur cannibalisme, c’est aux Guaianás qu’il faut attribuer l’origine de ce nom. En effet, ceux-ci, chaque hiver, descendaient de l’immense Serra do Mar (trad.: montagne de la mer) pour profiter des ressources alimentaires qu’offrait le littoral, dont ce fameux poisson nommé paraty (ou parati), un type de mulet.

Colonialisme portugais

A la fin du XVIIe siècle, les colons portugais s’approprient et pavent le chemin qu’emploient les Guaianás, avec pour objectif d’acheminer l’or récolté dans les mines du Minas Gerais jusqu’à Paraty. Le Caminho do ouro (trad.: chemin de l’or) reliait Ouro Preto à Paraty sur plus de 1200 km que les convois avalaient en un peu moins de 100 jours. Une fois arrivé à Paraty l’or transitait ensuite par Rio de Janeiro par bateau avant de continuer son voyage vers Lisbonne.

Dans la foulée, les Portugais s’allient avec les Guaianás pour exterminer les Tupinambás ainsi que les pillards et contrebandiers français. A ce moment-là, les Guaianás migrent définitivement de la Serra do Mar à Paraty «offrant» ainsi leur main d’oeuvre aux colons. Ces derniers finissent par entreprendre une catholisation en masse qui entraine l’extinction totale des Guaianás et de leurs coutumes.

En plus de point économique important, Paraty et sa baie servent de refuge de choix pour la flotte de galions portugais régulièrement diminuée par les actes de piraterie qui sévissent sur la côte à hauteur d’Angra dos Reis.

Des actes de piraterie qui finissent par condamner le chemin de l’or originel pour laisser place au Caminho do ouro novo (nouveau chemin de l’or), reliant maintenant Ouro Preto à Rio de Janeiro sans passer par Paraty et évitant ainsi le périlleux chemin maritime entre les deux ports les plus importants de l’empire colonial portugais au Brésil. Un choix de João V qui entraine la dépopulation, pour ne pas dire l’abandon, du village côtier.

Le poiscaille, le café, l’alcool… et le tourisme

Dès lors les habitants demeurant à Paraty sont obligés d’adapter leurs activités commerciales et s’orientent en grande majorité vers la pêche, la culture du café et celle de la canne à sucre. C’est d’ailleurs au XIXe siècle à Paraty même que la cachaça, alcool utilisé pour la préparation de la fameuse caïpirinha, sera inventée.

Oubliée pendant plus d’un siècle, Paraty est finalement «raccordée» au reste du pays en 1950 après qu’un accès par la route lui soit accordée. 16 ans plus tard elle fait son entrée au patrimoine mondial de l’UNESCO, puis en 1973, avec la construction de la voie express reliant Rio de Janeiro à l’agglomération de São Paulo, elle ouvre une fois pour toutes ses portes au tourisme…

Paraty Brésil

Choc des mondes

Lorsque les colons débarquèrent sur les côtes du Nouveau Monde, ils furent naturellement surpris par les paysages sauvages, si différents de ce qu’ils connaissaient depuis toujours.

Si, moi, je savais plus ou moins ce que j’allais trouver à Paraty, j’ai aussi été subjugué par la ville et ses montagnes environnantes, dès les premiers instants. Après une semaine passée à Rio de Janeiro où j’en avais déjà pris plein les mirettes, sans oublier quatre heures de bus sur une route scénique prise en sandwich entre la mer à gauche et les montagnes à droite, je ne me doutais pas une seconde que le meilleur était bel et bien pour la fin.

Tout au long du trajet parcourant la Costa Verde, je sentais que j’étais en route vers une destination idyllique. Les poches sous les yeux après une soirée de clôture de Coupe du Monde bien arrosée à Lapa, mon corps ne faiblissait néanmoins pas. Au contraire, il était, avancé sur son siège, à l’affut du moindre bout de mer et de hameau au pied de chaque colline.

Une fois arrivé, après avoir procédé à un rapide repérage de la gare routière, il était temps de me perdre quelques instants dans les rues pavées que j’apercevais au loin. A peine franchi la frontière entre asphalte et blocs de pierre (terme plus correct que «pavés» compte tenu de leur rusticité), je me suis senti plonger dans un autre monde, mon Nouveau Monde. Si tout datait de trois siècles, tout me semblait neuf et incroyablement différent.

Au premier coup d’œil ce sont les rues pavées et l’architecture coloniale qui marquent les esprits. Puis, plus on apprend à découvrir la complexe simplicité de Paraty, plus on tombe sous son charme. Ce mélange d’histoire et de pureté naturelle caressé par les vagues de l’Atlantique et gardé par les pics de la Serra da Bocaina ajouté aux mélodies autochtones qu’on rencontre à chaque coin de rue permet de déconnecter totalement.

D’abord légèrement déstabilisé par les traits uniques et un chouïa extraterrestres de Paraty, cette émotion a très vite laissé place à une véritable impression d’appartenance. Je m’y sentais bien, intégré, comme si j’y vivais depuis toujours.

J’y retournerai un jour, à Paraty. Je ne l’ai jamais vraiment quittée de toute façon.

Paraty Brésil

Choses à faire

A Paraty même

  • Flâner dans les rues pavées du centre historique
  • Farniente à la plage de Jabaquara (plus agréable que celle du Pontal qu’on voit à droite sur l’image précédente)
  • Une journée en bateau dans la baie de Paraty à la découverte de plages sauvages (dès 30-40 reais)
  • Plongée sous-marine (dès 70 reais pour la simple combinaison palmes/tuba / dès 180 reais pour 3-4h en combinaison de plongée jusqu’à 10 mètres de profondeur)
  • Pêche (à négocier avec un pêcheur tôt le matin, voire la veille aux Cais do porto)
  • Balade à vélo dans les forêts qui entourent la ville, jusqu’aux cascades Pedra Branca et Andorinhas (dès 20 reais par jour)
  • Balade à cheval (dès 90 reais pour 3h)
  • Balade en kayak (dès 50 reais pour 6h de location, dès 80 reais avec un guide)
  • Stand up paddle (dès 20 reais pour 1h)

Dans les environs

  • Farniente et surf à Trindade (40 minutes de bus depuis la gare routière, 6 reais aller-retour)
  • Découvrir la culture des peuples caiçaras (endroits multiples, tours dès 80 reais)
  • Treks, baignades et observation de la faune et de la flore locale dans le parc national de la Serra da Bocaina (via une excursion ou en indépendant)
  • Le chemin de l’or (via une excursion ou en indépendant)
  • Activités multiples à Ilha Grande (le transfert en speed boat dure 1h15 contre une somme se situant autour des 200 reais… d’autres options avec des bateaux plus lents et donc moins coûteux sont également disponibles)

Comment s’y rendre

Si la manière la plus efficace de s’y rendre est par voie aérienne grâce au petit aérodrome qui se situe au sud de la ville, c’est par la route, voire par la mer à certaines périodes, que le touriste moyen parviendra à atteindre Paraty.

En bus depuis Rio de Janeiro

Compagnie Costa Verde, 4h de route pour environ 60 reais.

En bus depuis São Paulo

Compagnie Reunidas Paulista, 6h de route pour environ 55 reais.

Note qu’il est impossible d’acheter des billets de bus brésiliens directement depuis internet pour un étranger car le CPF (numéro d’identification fiscale brésilien) te sera systématiquement demandé. Il faudra donc les acheter directement à la rodoviária de ton lieu de départ.

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Paraty – Brésil
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par Jessy Caiado Durée de lecture: 5 min
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