el paseo film colombien

Ces films qui me donnent envie de voyager

L’autre jour alors que je promenais ma souris d’un onglet à l’autre, je suis tombé sur un billet de David Hayles sur le blog d’Hostelworld intitulé «12 classiques du cinéma qui vont vous donner encore envie de voyager». Intrigué, j’ai cliqué, puis je me suis demandé quel âge pouvait bien avoir ce rédacteur. En effet, je ne connaissais qu’un seul des films listés. Du coup, voici ma sélection… un chouïa plus contemporaine et assez hispanisée.

Sin Nombre (US-Mexique)

Si Sin Nombre n’est probablement pas le film qui donne le plus envie de voyager puisqu’il présente le voyage sous une de ses formes les plus sombres qui existe, il fait partie de mes films favoris.

sin nombre film

Sin Nombre, de Cary Fukunaga, raconte l’histoire d’une Hondurienne et d’un Mexicain qui se rencontrent sur le toit d’un train alors qu’ils tentent tous les deux d’émigrer vers les Etats-Unis. L’un pour échapper au MS-13 dont il a fait partie, l’autre pour fuir la misère et retrouver une partie de sa famille déjà installée dans le New Jersey. Au fil de ce voyage, on découvre, outre les magnifiques paysages de la campagne mexicaine, le quotidien de ces gens forcés de voyager, de s’expatrier, connectés en haut débit à leur instinct de survie.

Le genre de film qui te rappelle que le voyage dans sa forme originelle, naturelle, n’est ni plus ni moins qu’un déplacement qu’un individu, groupe d’individus, animal ou groupe d’animaux est contraint de faire par nécessité absolue.

El Paseo (Colombie)

En total contre-pied, une comédie colombienne de 2010, El Paseo, dont l’histoire met en scène une famille des plus clichées (les parents, deux adolescents, un chien et une belle-mère) dans un road trip en VW combi décapotable (!) rempli d’embûches et de prises de bec entre Bogotá et Carthagène.

el paseo film colombien

Visionné dans l’avion entre Madrid et Bogotá, le film d’Harold Trompetero m’a bien fait rire. Certes, les blagues sont plutôt faciles avec notamment des querelles classiques entre la belle-mère, le gendre et des adolescents en plein «âge bête». Mais la façon enjouée, moqueuse avec laquelle le film aborde les problèmes d’entente liés aux goûts et aux caractères de chacun qui surviennent parfois au cours d’un voyage en groupe est le gros point fort de ce film. Une comédie en somme classique qui met tout de même de bonne humeur et qui nous laisse nous régaler des nombreux tableaux que l’on peut contempler entre les 2600 m de Bogotá et la côte caribéenne.

Pour la petite histoire, El Paseo est le film colombien qui a enregistré le plus d’entrées au cinéma jusqu’à présent. (1,51 million)

Into The Wild (US)

Ce film de 2007 raconte l’histoire, vraie, de Christopher, un jeune homme qui décide de quitter son petit chez-soi pour partir à l’aventure en Alaska.

into the wild film

En se débarrassant des richesses superflues qui encombrent son quotidien et en abandonnant le rythme hypnotisant du métro-boulot-dodo, Christopher fait ses premiers pas vers un retour à l’essentiel. Son voyage, loin des tracasseries futiles de notre société moderne, lui permet notamment de se découvrir et de soigner les maux qui hantent son âme depuis sa plus tendre enfance. Il explore la nature, libre, parfois seul, parfois accompagné, pour en venir à deux conclusions inattendues :

«L’essentiel dans la vie, ce n’est non pas d’être fort, mais de se sentir fort. Et le but n’est pas d’aller le plus loin, mais le chemin pour y arriver»

«Le bonheur n’est réel que lorsqu’il est partagé».

Et si la beauté des paysages alaskiens est une réelle plus-value, c’est la lutte du personnage contre lui-même dans des conditions extrêmes, sa volonté de sortir de sa zone de confort et le caractère philosophique d’Into The Wild qui en fait un film d’exception.

Une description un peu incomplète certes, mais je n’oserais révéler la fin du film ainsi, tant il me semble essentiel que tu te laisses cueillir par la rude beauté de celle-ci.

Carnets de voyage (Argentine)

Un vrai film de routard datant de 2004 basé sur les écrits d’Ernesto «Che» Guevara et d’Alberto Granado relatant leur épopée de 1952 entre Buenos Aires et Caracas, d’abord à moto, puis à pied et en auto-stop.

carnets de voyage film

Prévue dans un but purement récréatif, cette odyssée à travers l’Argentine, le Chili, le Pérou et la Colombie prend rapidement une toute autre tournure pour les deux acolytes. En effet, lors de ce voyage de neuf mois au plus près des autochtones, Che Guevara et Granado multiplient les rencontres et deviennent témoins de la misère et des injustices qui gangrènent l’Amérique latine.

A Iquitos, au Pérou, Che Guevara se lie d’amitié avec des lépreux qu’il côtoie lors d’un volontariat long de trois semaines. C’est là, alors qu’il constate qu’une rive de l’Amazone est occupée par les médecins et les gens en bonne santé et que l’autre est réservée aux malades, qu’Ernesto, un temps innocent, ordinaire, entame sa transformation vers celui qui laissera bientôt son empreinte dans les livres d’histoire. C’est d’ailleurs au cours de cet épisode que le natif de Rosario, révolté par ce clivage social, donne son tout premier discours politique.

Une histoire vraie qui prouve que le voyage peut changer un homme. Ou tout simplement révéler celui ou celle que tu es véritablement!

L’auberge espagnole (France-Espagne)

Un classique du cinéma français datant de 2002 que beaucoup connaissent. L’auberge espagnole c’est l’histoire de Xavier (Romain Duris), étudiant en sciences économique, qui décide, sur conseil d’un ami de son père, d’aller étudier un an à Barcelone dans le but d’acquérir de nouvelles compétences. Là-bas, il trouve une coloc’ qu’il partage avec d’autres étudiants étrangers, galère avec le catalan et n’apprend pas grand chose d’espagnol. Puis, à son retour à Paris, alors qu’il obtient un poste au ministère des Finances, il se rend compte dès le premier jour que ça ne lui ressemble pas et décide de tout plaquer pour poursuivre sa passion; l’écriture. Une expatriation qui, au final, lui aura permis d’en apprendre énormément sur sa propre personne et sur ce qui le motive réellement dans la vie.

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Si je conclus avec L’auberge espagnole c’est parce que, sans le film de Cédric Klapisch, cet article n’aurait probablement jamais vu le jour. En effet, c’est en grande partie ce film qui m’a inspiré la meilleure idée de ma vie : partir étudier à Londres à 17 ans… Expérience de laquelle a découlé une envie viscérale de parcourir le monde et par casualité, l’accouchement de ce blog. Comme Xavier, ce voyage, puis d’autres par la suite, m’a été bénéfique, révélateur.

Comme quoi certaines choses insignifiantes au premier abord peuvent avoir des conséquences cyclopéennes par la suite. Qui sait, peut-être que seules 120 minutes te séparent, toi aussi, de nouveaux horizons?

> Dis-moi, quels films te donnent/t’ont donné envie de voyager?

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Ces films qui me donnent envie de voyager

par Jessy Caiado Durée de lecture: 4 min
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